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Les pieds du ciel

  • clairemarin89
  • 24 juin
  • 1 min de lecture
Bible musicale, Le Cantique des Cantiques. Encre sur papier. 29,7 x 42 cm.
Bible musicale, Le Cantique des Cantiques. Encre sur papier. 29,7 x 42 cm.

Au bord de l'eau, il y avait un oiseau.

Un bel oiseau blanc.

Il régurgitait pour donner à manger.

Mais bizarrement, pas à ses enfants.

Car les autres oiseaux qui venaient picorer était différents.

Ils avaient un autre visage, une autre couleur.

Clairement, ces oiseaux là n'étaient pas ses enfants.

Ou bien comme on dit, l'oiseau blanc s'était fait le facteur.

Un oiseau blanc qui aime les étrangers.

Parce que les étrangers sont aussi nos enfants.

Parce qu'il est nus pieds et qu'il se fiche du temps.

Sur la plage, on est nus pieds et on se fiche du temps.

Sur la plage, on est des oiseaux blancs.

Je me souviens d'un rêve où je marchais sur un long chemin.

J'avais les habits lourds et les chaussures épaisses.

Un petit ru courait le long de ma paresse.

Mais au fil de la marche, il faisait de plus en plus beau.

Je retirai mes habits lentement.

Et lentement le petit ru devenait rivière, et puis fleuve, et puis mer, et puis océan.

Jusqu'à ce que je sois légère, nus pieds et absolument hors du temps.

Ce rêve m'accompagne chaque instant.

Quand la matière est trop lourde et le corps trop pesant.

Je me souviens de ce rêve, et du bleu, et du blanc.

Je me souviens que je peux laisser mes vêtements.

Retirer mes chaussures.

Et marcher.

Etrangère et nue.

Comme un grand oiseau blanc.



 
 
 

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