L'être et le canapé
- clairemarin89
- 18 juin
- 1 min de lecture

Un jour, je me suis retrouvée dans une maison sans canapé.
Et bien franchement, je ne savais pas où me poser.
Certes, il y avait bien des chaises, des fauteuils,
Mais c’est pas pareil, c’est pas un canapé.
Un canapé, on peut s’y affaler. Tout seul, à deux, à trois,
Selon l’humeur, la taille, l’endroit.
On peut y changer de place, de regard, de position.
Faire le kamasoutra en cinquante leçons.
Y mettre des amants, des chatons, des maîtresses,
Y végéter des heures, songer au temps qui reste.
Y convoquer ses anges, sourire à tous ses diables,
Cesser les vaines courses où nos frayeurs bavardent.
Pouvoir se réfléchir, se dire la vérité,
Déniaiser l’avenir, se rêver éveillé,
Tutoyer sa conscience, devenir fou à lier.
Aller moins chez le psy, plonger aussi chez soi.
Ca coûte un peu moins cher, surtout chez Ikéa.
Les gens sans canapé, ils ne savent pas ce qu’ils manquent.
Un espace où s’aimer, où l’esprit peut se pendre.
Comme un linge aux fenêtres, De nos âmes étourdies, Un aéroport, une gare, un hôtel dans nos pluies,
Un passage secret du salon à la chambre, Pour entendre les veines où nos cœurs se répandent.
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